LA VOIX DES VAGUES

LA VOIX DES VAGUES de Jackie Copleton
Aux Editions Les Escales 304 pages

Lorsqu'un homme horriblement défiguré frappe à la porte d'Amaterasu Takahashi et qu'il prétend être son petit-fils disparu depuis des années, Amaterasu est bouleversée. Elle aimerait tellement le croire, mais comment savoir s'il dit la vérité ? 

Ce qu'elle sait c'est que sa fille et son petit-fils sont forcément morts le 9 août 1945, le jour où les Américains ont bombardé Nagasaki ; elle sait aussi qu'elle a fouillé sa ville en ruine à la recherche des siens pendant des semaines. Avec l'arrivée de cet homme, Amaterasu doit se replonger dans un passé douloureux dominé par le chagrin, la perte et le remord.

Elle qui a quitté son pays natal, le Japon, pour les États-Unis se remémore ce qu'elle a voulu oublier : son pays, sa jeunesse et sa relation compliquée avec sa fille. L'apparition de l'étranger sort Amaterasu de sa mélancolie et ouvre une boîte de Pandore d'où s'échappent les souvenirs qu'elle a laissé derrière elle ..


Mon avis :


Je remercie les Editions Les Escales de m'avoir offert cette pépite.

J'ai d'abord beaucoup aimé l'esthétisme de la couverture : un ciel bleu et un cerisier en fleur. La douceur du printemps confronté à l'horreur des effets de la bombe H.

Jackie Copleton nous raconte l'histoire d'Amaterasu, de Kenzo son époux, de Yuko leur fille. 

L'histoire débute au crépuscule de la vie d'Amaterasu. Un homme au visage défiguré, par l'épreuve de Pikadon, frappe à sa porte et lui annonce qu'il est son petit-fils. Amaterasu refuse cette possibilité.

Si longtemps après qu'Amaterasu et son mari aient dû faire face à l'horreur, puis à s'inscrire dans une nouvelle vie, un nouvel environnement, ces petites rues plates aux maisons alignées et au regard des Américains tantôt haineux, tantôt pleins de commisérations ; maintenant qu'elle est seule, sans Kenzo, l'arrivée de cet homme la bouleverse et l'oblige à se pencher sur le passé.

C'est la mort de sa fille Yuko et de ce petit-fils Hideo, qui l'a conduite en Amérique après le largage de la bombe atomique sur le Japon. Hideo aura éternellement 7 ans pour Amaterasu.

Pourquoi cet homme aurait-il attendu 40 ans pour la retrouver alors qu'Amaterasu avait enfoui sa douleur au fond de son coeur. Elle a passé des jours avec Kenzo à écumer les hôpitaux et abris de fortune sans succès. C'est impossible, ils n'ont pas pu survivre à ce cauchemar. 
Hideo n'est pas venu les mains vides, il apporte un mystérieux colis destiné exclusivement à Amaterasu.

Amaterasu est pourtant une femme déterminée, forte, qui a pris son destin en main. Son époux Kenzo, ingénieur mécanique est un homme bon, droit. 
Ils forment un couple uni et une famille stable et aimante. Seulement voilà, Yuko 16 ans va éprouver ses premiers émois amoureux pour l'ami de son père Jomei Sato. le docteur Sato est un séducteur. Il aime les toutes jeunes femmes. Être marié n'est pas un obstacle pour lui.

Ama a connu cet émoi qui emporte tout jusqu'à la déraison. Elle veut éviter à Yuko les désillusions, qu'on ne jette pas l'opprobre sur elle. Elle va convaincre son époux de tout arranger très vite en éloignant Sato et Yuko, l'un de l'autre.

Jackie Copleton nous offre un chassé-croisé amoureux sur fond du drame historique le plus marquant de la Troisième guerre mondiale : le largage de la bombe H sur Nagasaki. le rythme des chapitres agrémentés en tête d'un mot de vocabulaire sur une coutume ou un état d'esprit fournit un contexte culturel à l'événement historique et à ces destinées amoureuses. C'est un récit dense et sensible sur la culpabilité, la solitude, l'amour. « J'essaie de me persuader qu'elle était en paix lorsque les nuages se sont écartés au-dessus de Nagasaki et que le B-29 a largué son chargement » (page 16)

L'auteure réussit à créer une intrigue palpitante avec un grand sens du romanesque. La délicatesse de l'écriture porte magnifiquement la dureté des descriptions de guerre et d'amour contrarié. Elle distille lentement au gré du journal intime de Yuko et de lettres de Jomei Sato, les éléments permettant de comprendre l'atmosphère du Japon de 1919 à 1945 et de découvrir les pièces du puzzle qu'elle nous livre pour démêler ce qui s'est joué entre les personnages. 

Le Japon n'est pas juste une toile de fond à l'histoire, on sent que l'auteure en connaît parfaitement la culture, ce qui est une belle découverte pour moi. L'imbrication du fonds historique et des tragédies humaines qui en découlent rend le livre très émouvant. 

Ma conclusion : Encore un merveilleux voyage immobile. Mon conseil, n'hésitez pas, lisez le !

UNE AVALANCHE DE CONSEQUENCES

Une Avalanche de conséquences       
612 pages de Elizabeth George   
Aux Editions Presses de la Cité

Et si le secret de famille était le plus indétectable des poisons ?

Qu’est-ce que Lily a bien pu découvrir dans le journal intime de son fiancé William Goldacre pour que celui-ci se précipite du haut d’une falaise du Dorset ? Et est-ce un hasard si, quelque temps plus tard, sa mère, Caroline Goldacre, se retrouve mêlée à une sombre affaire – celle de la mort suspecte de Clare Abbott, l’auteur féministe dont elle était l’assistante ?
Si le lien entre les deux décès semble ténu, voire inexistant, le sergent Barbara Havers est néanmoins déterminé à faire éclater la vérité. Il n’en faudra pas moins pour redorer, auprès de sa hiérarchie, son image salement écornée par une précédente enquête. Elle est soutenue par son supérieur, l’inspecteur Thomas Lynley, qui suit une piste à Cambridge, où le corps de Clare a été retrouvé. Barbara Havers, de son côté, cherche quel mystère se cache au cœur de la campagne du Dorset, d’apparence si paisible…

Mon avis

Je remercie Les Presses de la Cité et Babelio qui dans le cadre de l'opération « Masse Critique » m'ont permis la lecture de ce roman plein de rebondissements.

Je connaissais Elizabeth George pour avoir vu une adaptation télévisuelle « Meurtres à l'Anglaise » de ses livres. L'aristocratique Thomas Lynley et son atypique coéquipière Barbara Havers. L'un comte, 8ème du nom, brillant, cultivé, veuf et membre de l'éminente police londonienne Scotland Yard. 

Elle peu apprêtée, totalement tournée vers le résultat de ses enquêtes, son travail est toute sa vie et peu importe qu'elle eût à froisser des susceptibilités au gré de ses enquêtes au célèbre Yard ou à prendre quelques libertés avec les règles.

Cette difficulté à entrer dans le « moule » lui vaut d'être soumise à un chantage de son supérieur hiérarchique Isabelle Ardery qui, si elle ne se tient pas mieux, l'enverra au fin fond du nord de l'Angleterre ! Cette demande de mutation au fond du tiroir d'Isabelle est une épée de Damoclès qui bride la créativité et le bon fonctionnement des rouages du cerveau de Barbara.

Lynley et Havers sont tous deux dans une position plutôt inconfortable, quand celle-ci est confrontée à un suicide qui n'en est peut-être pas un. Lynley veut prouver que sa collègue ne vaut rien si on la bride et demande à ce qu'elle participe à l'enquête qui déterminera si, oui ou non, il y a eu meurtre. 

L'histoire débute par un compte à rebours. Lequel me direz-vous ? La fin de l'histoire d'amour de Will et Lily ? le début de la reconquête de Lily par Will ? le suicide brutal de Will ? La fin de la collaboration entre Caroline et Clare ? La fin du mariage de Caroline ? La mort de Clare Abbott ?

Lynley obtient qu'Havers alertée par l'éditrice de Clare approfondisse les questions que pose la mort de celle-ci, féministe reconnue, à la condition qu'elle le fasse en binôme avec Winston Nkata. Une équipe qui va se révéler efficace et tenace dans sa recherche de la vérité.

A aucun moment, vous ne vous dites comment vais-je venir à bout des 612 pages de ce volume.
Les rebondissements sont nombreux, vous êtes accrochés aux baskets léopards de Barbara et vous vous dites qu'elle a bien raison de fouiller les relations familiales des Golddacre, les secrets de famille, les relations troubles de Clare et de Rory Statham ou de Caroline et Clare… 

J'ai été manipulée par Elizabeth qui m'a embarquée et laissée pantoise face au machiavélisme et aux travers des uns et des autres. 

Pas de répits, et l'on comprend enfin dans les dernières pages les quelques lignes en préface : « le passé est si difficile à déplacer. Il nous suit comme un chaperon, s'élevant entre la nouveauté du présent et nous – la nouvelle chance.

Les conséquences... L'envie de retrouver très vite Thomas, Dairdre, Barbara, Winston… et la noirceur des criminels qu'ils côtoient….


UNE VIE ENTRE DEUX OCEANS

UNE VIE ENTRE DEUX OCEANS      528 Pages
De M.L. STEDMAN  Aux Editions Livre de Poche


Après avoir connu les horreurs de la Grande Guerre, Tom Sherbourne revient en Australie. Aspirant à la tranquillité, il accepte un poste de gardien de phare sur l'île de Janus, un bout de terre sauvage et reculé. Là, il coule des jours heureux avec sa femme, Isabel. Un bonheur peu à peu contrarié par leurs échecs répétés pour avoir un enfant. Jusqu'au jour où un canot vient s'échouer sur le rivage. À son bord, le cadavre d'un homme, ainsi qu'un bébé, sain et sauf. Pour connaître enfin la joie d'être parents, Isabel demande à Tom d'ignorer les règles, de ne pas signaler « l'incident ». Une décision aux conséquences dévastatrices ...



Mon avis :

Tom revient de la Première Guerre mondiale, vivant et pas trop cabossé physiquement par cette tragédie. Il décide de chercher un emploi : Gardien de phare et trouve l'amour grâce à Isabelle. Trois années à passer sur une île australienne, Janus Rock, où tout serait parfait si Isabelle réussissait à leur donner un enfant…. 

Cette vie routinière, rythmée par les passages sporadiques d'un bateau ravitailleur convient parfaitement à Tom, le respect des règles et la certitude d'être utile aux marins, tout serait idyllique sans la douleur d'Isabelle de ne pas mener à terme ses grossesses. Elle s'étiole chaque jour un peu plus de chagrin mais voilà qu'un jour, Isabelle entend les pleurs d'un enfant échoué au creux des bras d'un homme décédé, vraisemblablement son père. Un miracle pour Isabel, les portes de l'enfer pour Tom. Elle décide malgré tout que l'enfant est orpheline, que si on la ramène à terre, elle ira tout droit à l'orphelinat et demande à Tom de ne pas signaler de suite cet événement….. Ainsi Lucy entre-t-elle dans la vie de Tom et Izzy, follement heureuse et lui très inquiet de n'avoir pas accompli son devoir.

Tom avait-il le choix de briser le coeur d'Izzy ou non ? Etait-il juste de donner de l'amour à Lucy au lieu de la ramener à « terre » comme le règlement l'exige ? Tom se pose ces questions bien sûr, mais le bonheur de sa femme et l'amour donné à cet enfant sont plus forts que la raison, jusqu'au jour où tout bascule à Pointe Partageuse, et que le remords le ronge…. 

Ce roman m'a étreint le coeur et fait verser des larmes sur la douleur d'Isabelle et celle d'Hanna, sur l'amour si fort de Tom pour Izzy, d'Hanna pour son mari. Un livre bouleversant sur le thème de la maternité et de l'Amour !

Ce livre va être adapté au cinéma. Restitué les sentiments violents, de culpabilité d'amour et de haine, des personnages magnifiquement décrit par l'auteur ne sera pas une mince affaire pour le réalisateur du film. En attendant, le livre vous emportera dans un magnifique voyage.


VOICI VENIR LES RÊVEURS

VOICI VENIR LES RÊVEURS de IMBOLO MBUE
419 pages aux Editions Belfond



Aux États-Unis et au Cameroun, en 2007.

Nous sommes à l’automne 2007 à New York et Jende Jonga, un immigrant illégal d’origine camerounaise, est en passe de réaliser son rêve : après avoir été plongeur et chauffeur de taxis, il vient de décrocher un emploi de chauffeur pour Clark Edwards, riche banquier à la Lehman Brothers. Pour Jende, tout est désormais possible : il va enfin pouvoir offrir à Neni, son amoureuse, les études de pharmacienne dont elle rêve. Et surtout, pour les Jonga, le Graal est en vue : obtenir leur carte verte et devenir enfin des Américains.

Mais rien n’est simple au pays de l’American Dream. Entre Jende, loyal, discret, compétent, et son patron Clark, noyé dans le travail et les difficultés de la banque se noue une vraie complicité. Les deux familles se rapprochent, mais si les Jonga sont soudés malgré l’épée de Damoclès de l’expulsion, les Edwards sont en proie à de nombreux problèmes. Pour tous, l’interminable demande d’asile des Jonga et la menace d’éclatement de la bulle des subprimes vont remettre en question leurs certitudes…


Mon avis :

Tout d'abord, merci au Comité de lecture de Cultura de m'avoir permis de lire ce qui sera un de mes coups de coeur de l'année. Le titre place haut le décor d'une jolie narration : les rêves et aspirations de Jende Jonga et Clark Edwards dans des situations parallèles de recherche de confort pour leurs proches.

Jende était cantonnier à Limbé au Cameroun, il rêvait d'épouser Neni, ce que le père de sa belle lui refusait, jusqu'à qu'il réunisse la dote demandée. 
Il souhaitait leur créer un avenir meilleur en Amérique : elle serait pharmacienne et il serait quelqu'un, aurait un métier où il ne serait pas délogé au premier pot de vin versé. Il pourrait, par un travail acharné, prétendre à un meilleur job, l'ascension sociale est possible en Amérique à n'en pas douter, alors qu'au cameroun, un pauvre reste un pauvre, tel est l'idée qu'il s'en fait.

Nous sommes en 2004, Jende Jonga entre dans le building Lehman Brothers pour son premier entretien d'embauche en Amérique en omettant de dire qu'il n'a pas encore la fameuse carte verte. 

Clark Edwards a choisi la banque parce que c'était rémunérateur et de responsabilité en adrénaline, il s'est oublié dans le travail délaissant son épouse et ses enfants pour leur offrir le meilleur. 

Jende devient le loyal chauffeur de Clark et la complicité des deux hommes va se construire dans le découverte de leur besoin respectif d'offrir un bel avenir à leurs enfants. 

On vit au fil de l'histoire déroulée pour le lecteur, la peur au ventre de Jende et Neni. Lui d'être découvert clandestin et elle, de devoir rentrer au pays avec leur fils. La peur de tout perdre de Clark, noyé dans le travail, sans issue de secours face à la débâcle de Lehman Brothers.

C'est un livre touchant ou il est question de solidarité, d'amour, d'amitié, de familles, de loyauté et de trahison. de rêves touchés du doigt et de vraies questions sur ce qui nous est essentiel, les racines, le bonheur, l'accomplissement de soi. Un livre que je n'oublierai pas. Belle description de la place de Neni dans ce couple qui reste africain dans son quotidien en Amérique. Belle écriture qui vous captive jusqu'aux dernières lignes.

NOUS ETIONS LE SEL DE LA MER

Nous étions le sel de la mer         350 pages
De Roxanne Bouchard  Aux Editions VLB Editeur

« C'est Vital. Ça a l'air qu'il a ramassé un cadavre dans ses filets. Il l'a dit dans sa radio. Tu veux qu'on t'en raconte, des histoires de marins ? Reste avec nous autres pis tu vas en voir, la p'tite ! »

Ce matin-là, Vital Bujold a repêché le corps d'une femme qui, jadis, avait viré le cœur des hommes à l'envers. En Gaspésie, la vérité se fait rare, surtout sur les quais de pêche. Les interrogatoires dérivent en placotages, les indices se dispersent sur la grève, les faits s'estompent dans la vague, et le sergent Moralès, enquêteur dans cette affaire, aurait bien besoin d'un double scotch.


Mon avis :  

Voilà, je viens de refermer le livre de Roxanne Bouchard et pourtant j'aimerai encore être dans la galerie de Vital posée dans la chaise berçante à essayer de comprendre pourquoi tous ces garçons sont tombés amoureux de Marie Garant. Pourquoi, ils se sont tus tous au fil des drames.

Quand à l'inspecteur Moralès, fraîchement débarqué en Gaspésie, dans cette Baie des Chaleurs, où tout le monde se connaît et s'emploie à le perdre. Abandonné par Sarah, le questionnement sur son couple, sa vie, va-t-il le laisser se convaincre de la mort accidentelle de Marie.

Catherine a raté son rendez-vous avec sa mère mais connaîtra-t-elle son père ? Cyrille l'a-t-il réconciliée avec cette mère rebelle appelée par la mer comme tout marin qui ne se trouve à sa place que sur les flots ? Même si, aux yeux de tous, ce virus-là ne peut toucher que les hommes.

Tout dans ce livre vous fait embarquer et perdre la terre. Le maître mot de cette narration : émotions.

J'ai aimé l'intrigue, 
les personnages, les lieux, les expressions qui m'étaient inconnues, l'humour, les amoureux, la force de leur amour, leurs blessures et leurs peurs. Chacun a pris intensément vie, sortis de la platitude du papier. J'ai été amenée là par l'auteure dont la force de l'écriture, la poésie des descriptions même dramatique ont fait que moi aussi, comme Jérémie le grand amérindien, je suis restée là quelques instants à contempler l'horizon à me demander si Joaquin retrouvera la paix, si Catherine trouvera l'amour sur son cap... C'est pour ce genre de livre puissant, marqué par la beauté du texte, que j'aime la littérature.




L'AIR Le Refuge des Héritiers

L'AIR Le Refuge des Héritiers     
de Alexandra A. Touzet aux Editions d'Utoh

La forêt d’Utoh est le refuge de créatures mystérieuses depuis des millénaires.

Annabelle Quibem l’ignore lorsqu’elle décide de s’y installer. La jeune femme, discrète et solitaire, quitte tout pour commencer une nouvelle vie, sur cette presqu’île du bout du monde qui l’attire inexplicablement.

Pour elle, c’est un retour à la nature, un repli bienfaisant face à un monde dans lequel elle ne s’est jamais sentie vraiment à l’aise. Et pour cause : elle n’est pas tout à fait “ordinaire”. Est-ce un hasard si ses yeux reflètent avec une telle intensité la lueur dorée caractéristique des habitants de la forêt ?

Son arrivée va bouleverser l’équilibre d’Utoh. Pour le pire… Ou le meilleur…


Mon Avis

Les humains recensent 4 forces naturelles qui les entourent : l'Eau qui les abreuvent, l'Air qu'ils respirent ; le Feu qui les réchauffent et la Terre qui les nourrit et les portent.

Lucas et Annabelle sont deux personnages solitaires très proches de leurs environnements. Lucas est le bras droit de son père à la scierie, nulle part il ne se sent mieux qu'au sein de sa communauté d'Utoh et de la forêt qui jouxte le village.
Annabelle est l'étrangère au regard si particulier, solitaire et timide, arrivée un bon matin, attirée par cette forêt et la presqu'île toute proche. Elle limite ses apparitions au village et travaille à domicile. Qu'est-ce qui pourrait rapprocher ces deux protagonistes sinon l'amour de la forêt et la conviction qu'ils sont différents sans pouvoir se l'expliquer. Est-ce cela tomber amoureux : se reconnaître en somme ?

Victor et son père vont venir jeter le trouble dans cette aventure hors du commun qu'est la vie dans la congrégation de Lucas et de ses compagnons au regard si caractéristique.

J'ai été happée pour le récit de cette lutte pour la sauvegarde de la forêt qui telle celle de Brocéliande est habitée à ses heures par des créatures que le lieu magique abritent.

L'épilogue ouvre de nouvelles perspectives à ce conte moderne qui vous rappelle qu'il ne faut pas seulement chérir et se battre pour les gens que l'on aime mais aussi pour la planète qui nous permet de nous épanouir. Un joli moment de lecture. Merci Les Éditions Encre Rouge pour cette belle découverte !


RURAL NOIR



RURAL NOIR de Benoît Minville     244 pages
Aux éditions Série Noire GALLIMARD


Ados, Romain, Vlad, Julie et Christophe étaient inséparables, ils foulaient leur cambrousses dans l'insouciance.

Tout a changé cet été-là. Un drame, la fin de l'innocence. Après dix ans d'absence, Romain revient dans Nièvre désertée, chamboulée par la crise, et découvre les différents chemins empruntés par ses amis. 
Oscillant entre souvenirs de jeunesse tendres ou douloureux et plongée nerveuse dans une réalité sombre, Rural Noir est la  peinture d'une certaine campagne française. Un roman noir à la fois cruel et violent, mais aussi tendre et lumineux ; évoquant la culpabilité, l'amitié et la famille.

Dans la tradition du country noir américain, territoires ruraux et laissés-pour-compte côtoient ceux dont on parle peu au milieu d'une nature "préservée"-ou en friche.

MON AVIS

Noir, mais habité de personnages portant des fêlures cachées qui les rendent si humains. L'histoire nous est contée entre passé et présent au creux de la campagne bourguignonne en pleine crise : Les usines ont fermé, la F1 a quitté Magny-Cours, les petits commerces se meurent.

Le gang constitué de quatre ados : Romain, Chris : les frangins puis Vlad et Julie. Tous quatre vivent dans la campagne Nivernaise avec en marge de leur groupe, Cédric, incontournable. Rom le Général, Vlad le captain : «Jumeaux dans leurs démonstrations d'amitié fraternelle», Chris le petit frère et Julie la copine qui quand elle leur passe une soufflante est impressionnante mais belle comme un coeur aussi. Tout bascule l'année de leurs 14 ans, les garçons, toutes hormones bouillonnantes, grandissant entre Dirty Dancing et Rocky , berçés par Overkill de Motorhead, vont faire des choix, hors champ des adultes, pour ce qui leur semble juste à ce moment-là, mais qui les accompagnera dans leurs vies futures.

Nous sommes construits de la somme de nos choix et de ceux que nous n'avons pas su faire… Il faut assumer les adultes que nous sommes devenus et pour cela parfois nous confronter au passé. Benoît Minville nous invite à suivre ce parcours quasi initiatique du passage de l'enfance à l'âge adulte des 4 compères liés par une amitié qui reste indéfectible, malgré le temps passé, jusqu'à ce que l'équilibre fragile dans lequel ils vivaient n'explose. Captain Vlad a viré Dark Vlador, Rom voit son ex-amour de jeunesse épanouie au creux des bras de son petit frère… Cédric, toujours aussi bizarre est devenu l'ombre de Vlad.

Si une BO devait accompagner ce récit noir d'une vie rurale où la jeunesse a fuit, où le désoeuvrement est roi où le business illégal a permis la survie de quelques emplois, on entendrait certainement : Starway to Heaven, Smoke on the water et Higway to Hell à l'acmé de la narration. 

On n'imagine pas l'issue de ce superbe roman noir, la tension monte et vous éperonne au fil de la lecture. Je n'ai pas décroché et l'ai dévoré en deux petites journées…. Je vous le conseille donc vivement et comme Benoît Minville vous y invite, le livre s'y prête : Rock'n'read !

COMME UN AVION SANS ELLE

COMME UN AVION SANS ELLE de MICHEL BUSSI
Aux Editions Pocket  572 pages

Lyse-Rose ou Emilie ? Quelle est l'identité de l'unique rescapé d'un crash d'avion, un bébé de trois mois ? 

Deux familles, l'une riche, l'autre pas, se déchirent pour que leur soit reconnue la paternité de celle que les médias ont baptisée Libellule. Dix- huit ans plus tard, un détective privé prétend avoir découvert 
le fin mot de l'affaire, avant d'être assassiné, laissant derrière lui un cahier contenant tous les détails de son enquête.

Du quartier parisien de la Butte-aux-Cailles jusqu'à Dieppe, du Val-de-Marne aux pentes jurassiennes du mont Terrible, le lecteur est entraîné dans une course haletante jusqu'à ce que les masques tombent. Hasards et coïncidences ne sont-ils que les ricochets du destin ? Ou bien quelqu'un, depuis le début, manipule-t-il tous les acteurs de ce drame ?



MON AVIS :

Tout d'abord le titre pour une fan de Charlélie Couture : "Comme un avion sans elle" m'a interpellé. Puis, ce fait divers traumatisant, le crash d'un avion au milieu de nulle part : comme pour celui du Mont St Odile.... Bref, tout était fait pour que j'achète ce livre.

Un bébé seul rescapé d'un crash. Deux familles qui réclament cette petite fille qu'aucune des deux n'a vu autrement que sur des photos. Les Carville, belle réussite sociale qui pense que l'argent fera la différence. Les Vitral, vendeurs ambulants de station balnéaire normande. Emilie ou Lyse-Rose ? mais voilà, la justice tranche, elle vivra chez les "pauvres", sera une Vitral ! mais les deux familles trouvent un accord : Crédule-Grand-Duc, le détective privé, aura jusqu'au 18 ans de la jeune fille pour trancher son appartenance à l'une ou l'autre des familles.... Un suspens incroyable pour une histoire à l'issue insoupçonnable ! Peut-être pas la prose d'un académicien, mais un polar prenant, captivant, comme on les aime car aucun doute vous ne trouverez pas la réponse à l'énigme avant les deux toutes dernières pages ! N'est-ce pas ce que l'on attend d'un excellent polar ?




LA MAISON DES HAUTES FALAISES

LA MAISON DES HAUTES FALAISES     
 Karen Viggers Aux éditions Les Escales   423 pages

Hanté par un passé douloureux, Lex Henderson part s'installer dans un petit village isolé, sur la côte australienne. Très vite, il tombe sous le charme de cet endroit sauvage, où les journées sont rythmées par le sac et le ressac de l'océan. Au loin, il aperçoit parfois des baleines. Majestueuses, elles le fascinent.

Peu de temps après son arrivée, sa route croise celle de Callista, artiste passionnée, elle aussi blessée par la vie. Attirés l'un par l'autre, ils ont pourtant du mal à se comprendre et à laisser libre cours à leurs sentiments. Parviendront-ils à oublier leurs passés respectifs pour guérir et faire de nouveau confiance en la vie ?

Dans la lignée de La Mémoire des embruns, ce roman tout en finesse est une véritable ode à la nature et à son admirable pouvoir de guérison.

"La Maison des hautes falaises est une histoire émouvante et inoubliable de cœurs brisés allant à la découverte d'eux-mêmes, faisant face à leurs démons et à un avenir incertain." The Australian

Mon avis :

Hanté par un drame familial, Lex Henderson, journaliste reconnu, fuit la ville et les événements douloureux qu'il y a vécu pour s'installer dans une maison isolée face à la mer sur la côte australienne. Noyer son chagrin dans l'observation des baleines et l'alcool deviennent ses activités favorites. Son intégration est compliquée par l'histoire de la maison et de ses anciens occupants : les Wallace. 

Les Wallace : Le grand-père, chasseur de baleines, a épousé Beryl après son veuvage et celle-ci a vendu la maison à sa mort. Jimmy, son fils, propose des ballades pour observer les baleines aux touristes, comme une forme de résilience face aux massacres perpétrés par ses ancêtres. Jordi, pompiste, marginal qui ne s'est jamais remis du suicide de sa compagne, comment le pourrait-il ? Il n'a jamais compris son geste. Il est un soutien sans faille pour sa soeur, Callista.

Peu de temps après son arrivée, le chemin de Lex croise celui de Callista, artiste peintre, passionnée, vivant en marge du village. Ces deux là se reconnaissent, sans le savoir, dans leur tristesse et leur douleur. 

Au delà de cette histoire d'amour compliquée, Karen Viggers dépeint un environnement sublimé par les baleines. Celles-ci tiennent un rôle prépondérant dans l'histoire ainsi que la vie des Wallace, typique de celle des chasseurs de baleines. S'ensuit une réflexion sur la dureté de la vie à l'époque où la chasse était réalisée par des hommes qui risquaient véritablement leur vie pour l'huile. Sur les réactions des hommes qui veulent les sauver à tous prix même lorsque la cause est perdue, comme lors de ce sauvetage improvisé, magnifiquement décrit, où l'issue est malheureusement inéluctable, où les hommes s'acharnent pourtant. Mais comment ne pas s'émouvoir de voir cet animal majestueux échoué et ne pas tout tenter pour sa survie.

C'est aussi l'histoire d'un couple naissant qui n'a pas suffisamment avancé dans le deuil pour savoir communiquer, se libérer du poids de la culpabilité. Suis-je responsable ou non ? Ce chemin de l'acceptation, sauront-ils le faire à temps, pour laisser s'épanouir cet amour naissant ? 


Ce livre est plus qu'une histoire d'amour, c'est une ode à cette partie de l'Australie et aux mammifères marins qui longent les côtes tous les ans dans toute la beauté de la nature qu'elle soit calme ou déchaînée. Un voyage dépaysant à faire absolument !


LA DROLE DE VIE DE ZELDA ZONK

La Drôle de vie de Zelda Zonk de Laurence Peyrin
Aux Editions Pocket  445 pages


Les jours s'écoulent, un peu trop calmes, un peu trop sages, pour Hanna Reagan, lorsqu'un grave accident de voiture la cloue sur un lit d'hôpital. La campagne irlandaise a ses charmes, ainsi que son romancier de mari, mais rien de pétillant comme sa voisine de chambre, une vieille dame malicieuse et mystérieuse répondant au nom de Zelda Zonk.
A ces côtés, et n'ayant rien d'autre à faire pendant sa convalescence, Hanna se prend à rêver d'une nouvelle vie, plus éclatante. Est-elle vraiment épanouie dans son hameau perdu, dans son mariage routinier ? Alors que Zelda lui conte son expérience positive et joyeuse, Hanna se demande s'il est encore possible de changer la sienne....

Mon avis

Hanna a rencontré Jeffrey, Journaliste reporter de guerre, qui par amour pour elle, a décidé de se poser en Irlande. Devenu Romancier, il travaille à la maison, la nuit surtout et Hanna, décoratrice d'intérieur, travaille essentiellement chez elle, il la préfère près de lui. Une fois par semaine, elle rejoint son amie et associée l'excentrique Marsha, à la boutique qu'elles partagent. Jeffrey et Hanna n'ont pas réussi à avoir d'enfant mais élèvent Patti, la fille de Gail, hôtesse de l'air et soeur d'Hanna.

Un dramatique accident de la circulation va bouleverser toute cette belle organisation, bien huilée. Hanna va partager sa chambre d'hôpital avec la charmante Zelda Zonk. Vieille dame d'un optimisme débridé, passionnée et libre comme l'air. L'intrigante Zelda, qui reste vague sur son passé, qui ne vit que pour son fils et sa ferme irlandaise, ne serait-elle pas Marilyn Monroe ?

Hanna va se persuader que Zelda et Marilyn ne font qu'une ! Elle va prendre conscience d'avoir endormie délicatement sa vie dans la routine de Dearbly-Upon-Haven. Dans un mariage sans passion ou la routine a pris le pas sur l'Amour et voilà sa fulgurante rencontre avec le fils de Zelda : Michael.

Hanna va être bouleversée par la rencontre de ces deux êtres : Zelda et Michael. Jeffrey va perdre pied, il ne reconnaît plus son Hanna, si docile, si calme, qui bouscule leurs habitudes. Elle si casanière, la voilà qui voyage à Paris, qui veut se rendre à la boutique plusieurs fois par semaine. Qui veut étendre son activité avec cette foldingue de Marsha qu'il déteste ! 

C'est un roman un peu délirant mais qui pose la question : Est-on bien dans sa vie ? A-t-on fait le bon choix ? Peut-on tout bouleverser : changer de vie, faire table rase du passé ou s'offrir un nouvel avenir sans se préoccuper des conséquences ? 

Les situations sont parfois loufoques et les personnages attachants, c'est un roman pas aussi futile qu'il y paraît, qui vous positionne les zygomatiques en position haute !





LE JARDIN AU CLAIR DE LUNE

LE JARDIN AU CLAIR DE LUNE      445 pages
CORINA BOMANN  aux Editions Charleston


Le jour où un étrange vieil homme lui offre un violon orné d'une rose qui aurait appartenu à sa famille, Lilly Kaiser voit sa vie basculer. Quelle énigme renferment l'instrument et la partition intitulée Le Jardin au clair de lune dissimulée à l'intérieur ?


De Berlin à Londres en passant par l'Italie, ses recherches vont mener Lilly jusqu'à Sumatra, une île d'Indonésie intense au riche passé colonial. Des plantations de canne à sucre aux concerts éblouissants, Lilly met ses pas dans ceux de deux violonistes virtuoses, Rose et Helen, qui ont enchanté les foules cent ans plus tôt. Elle est encore bien loin de se douter qu'en pénétrant dans le mystérieux et sublime jardin « au clair de lune », elle a rendez-vous avec sa propre histoire… et avec l'amour.



Mon avis :  

Je remercie les Editions Charleston pour m'avoir permis la lecture de ce joli roman qui nous fait voyager dans le temps et sur différents continents.

Berlin en 2011, Lilly Kaiser, antiquaire, se voit offrir un violon qui contient une partition cachée "Le Jardin au Clair de Lune". L'homme qui vient le lui remettre, lui déclare que l'instrument lui appartient et s'enfuit de son magasin.
Le violon paraît ancien et la rose qui ornemente son dos le rend unique. S'ensuit une quête à travers le temps et l'espace avec la complicité de son amie de toujours Ellen, experte, expatriée à Londres.
Padang, Ile de Sumatra en 1902, Lord Paul Havenden reçoit une invitation d'un vieil ami de son père qui lui fait miroiter une affaire extrêmement lucrative. Il ne peut s'y soustraire. Rose Gallway est en tournée sur son île natale et M. Van Swieten, gouverneur de l'île, la convie à se produire lors d'un dîner. C'est l'étoile montante du violon, elle est talentueuse et ravissante. La rencontre de Paul et Rose dans le jardin de Mijnheer Van Swieten sera un coup de foudre. C'est un amour impossible, Paul est marié, elle le croit fiancé. Peut-on combattre un sentiment aussi fort pour respecter les conventions ?

De Rose Gallway à Helen Carter, les investigations de Lilly et d'Ellen vont bouleverser leurs vies.

Lilly cherche à découvrir ce qui la relie à ce violon. La réponse n'est-elle pas dans la partition qui l'accompagne depuis tout ce temps. Elle va enquêter sans relâche et au fil des rencontres, réapprendre à vivre et à s'ouvrir au monde. Elle ne l'avait plus fait depuis son veuvage quelques années plus tôt.

On ne se détache pas de ce voyage à travers le temps, les senteurs, la beauté des lieux : Sumatra, Crémone, Londres... Rose, Lilly et Ellen n'ont absolument rien en commun malgré cela tout au long de l'histoire, on se surprend à chercher ce qui peut bien les relier. Je vous laisse le découvrir, vous ne le regretterez pas !


LOUVE

LOUVE de Hurle Lune    310 Pages
Aux Editions Encre Rouge
Roman Fantastique

Louve… C’est le nom que mon Maître m’a donné. Il m’a enchaînée à son trône et traitée comme son petit animal… Féroce, cruel, soumis. J’ai commis tant d’atrocités en son nom…
Pourtant, j’ai découvert à son insu, que je pouvais aimer… Un amour bienfaisant, lumineux, salvateur… Mon unique désobéissance.Et la mort a tout balayé !Mais la Déesse m’a donné une seconde chance : et si je pouvais tout changer, tout recommencer ?
Mon avis : 
Livia ou Louve deux tempéraments forts et deux existences entravées par des règles de société antique. La dualité des êtres : peut-on combattre son côté sombre et tout faire pour préserver l'amour dans une société ou la vie n'a que peu de valeur ? Mises à mort, Orgies, décrites crûment n'empêchent pas de s'attacher aux deux personnages principaux : Livia/Louve, Lilas/Iris. 

L'auteur vous convainc de continuer votre lecture pour connaître l'issue de ce combat pour la vie de l'être aimé, pour avoir le droit de vivre ensemble un amour fantastique. La relation à nos sociétés actuelles peu encline à accepter la différence est-elle incongrue ? En tout cas, Les fans de fantasy et de littérature érotique y trouveront leur compte. Je reste sur un sentiment ambivalent et vous laisserai donc découvrir, ce qui pourrait s'apparenter à un conte onirique dérangeant les conventions, que toutefois je n'ai pas su quitter avant la dernière page. 


ENFIN..... je viens de prendre en main ma liseuse TEA (Cultura) !!!

Je vais donc pouvoir lire des livres numériques, ce qui n'était pas confortable sur ordinateur auparavant. J'avais donc renoncé.

Ma toute toute première lecture sera donc LOUVE dont je vous parlerais un peu plus tard. Ce sera ma première chronique d'un livre des Editions Encre Rouge. 



DESOLEE JE SUIS ATTENDUE

DESOLEE, JE SUIS ATTENDUE
Agnès Martin-Lugand
Aux Editions Michel LAFON  378 pages

Yaël ne vit que pour son travail. Brillante interprète pour une agence de renom, elle enchaîne les réunions et les dîners d’affaires sans jamais se laisser le temps de respirer. Les vacances, très peu pour elle, l’adrénaline est son moteur. Juchée sur ses éternels escarpins, elle est crainte de ses collègues, et ne voit quasiment jamais sa famille et ses amis qui s’inquiètent de son attitude. Peu lui importe les reproches qu’on lui adresse, elle a simplement l’impression d’avoir fait un autre choix, animée d’une volonté farouche de réussir.
Mais le monde qu’elle s’est créé pourrait vaciller face aux fantômes du passé.

MON AVIS :
Premier livre lu de cet auteur : embarquement immédiat !
Yaël est une jeune femme gaie, stagiaire à l'agence de Bertrand sans l'avoir voulu, dilettante, entourée de son groupe d'amis avec lesquels elle partage les fins de journée, les vacances, TOUT. Détendue, insouciante, rieuse présente dans une existence faites de "soirées pâtes" partagées à la bonne franquette mais voilà... Tout s'arrête et elle devient Yaël posée sur ses stilettos, rigide, sans joie, habitée par l'ambition. Remplir son temps par le travail, s'oublier totalement jusqu'à défaillir, ne rêver que de l'échelon supérieur : être la meilleure. Jusqu'à ce jour de pluie, ou elle pénètre dans une boutique d'antiquaire et dix années de questions sans réponses s'effacent.... Difficile de s'attacher à cette Yaël, habitante d'un appartement aseptisé qui ne s'autorise aucune émotion hors celle procurée par les compliments de Bertrand et ses stimulations pour qu'elle aille encore plus haut ; difficile d'apprécier cette Yaël dure qui exige le meilleur des collaborateurs de l'agence et qui humilie son assistante et pourtant... La Yaël qui lâche prise, qui se remet à vivre et donc à accepter de souffrir vous donne l'envie de l'accompagner jusqu'à la dernière page de ce roman touchant.


HORTENSE

HORTENSE 

320 Pages Aux Editions SONATINE
En librairie depuis le 9 juin 2016

1993 : Sophie Delalande est folle d'amour pour sa fille Hortense, presque trois ans, qu'elle élève seule. Celle-ci lui permet d'oublier les rapports difficiles qu'elle entretient avec son ex-mari, Sylvain, un homme violent qui l'a abandonnée alors qu'elle était enceinte et à qui elle refuse le droit de visite. Un jour, pourtant, Sylvain fait irruption chez elle et lui enlève Hortense. " Regarde-la. Nous allons disparaître et tu ne la reverras plus. " 

2015 : après des années de recherches vaines, Sophie ne s'est jamais remise de la disparition d'Hortense. Fonctionnaire au ministère de l'Éducation, elle mène une existence morne et très solitaire. Jusqu'au soir où une jeune femme blonde la bouscule dans la rue. Sophie en est sûre, c'est sa fille, c'est Hortense. Elle la suit, l'observe sans relâche. Sans rien lui dire de leur lien de parenté, elle sympathise avec la jeune femme, prénommée Emmanuelle, tente d'en savoir plus sur elle. La relation qui se noue alors va vite devenir l'objet de bien des mystères. Sophie ne serait-elle pas la proie d'un délire psychotique qui lui fait prendre cette inconnue pour sa fille ? Et la jeune femme est-elle aussi innocente qu'elle le paraît ? 


MON AVIS

L'histoire que nous construit Jacques Expert est articulée, chapitre après chapitre, entre Sophie et Hortense principalement puis tous les "témoins" ou protagonistes de l'enquête. 
L'angoisse vous étreint dès que l'intrigue est installée : Sophie jeune femme quelconque, employée du ministère de l'éducation rencontre le flamboyant Sylvain. Sophie est enceinte et l'annonce, heureuse, à son amoureux qui la quitte sur le champ. Sylvain va réapparaître 2 ans et demi plus tard pour lui arracher Hortense et disparaître totalement.
L'enquête va piétiner et 20 ans plus tard, par un jour d'orage, elle est là, Hortense : blonde rieuse, elle travaille à deux pas de l'appartement que sa mère n'a pas pu se résoudre à quitter, mettant tout en suspens, jetant toutes ses forces dans sa quête pour retrouver sa fille...
Le suspens et l'angoisse montent crescendo au fil des événements, Jacques Expert vous emporte et vous noie dans le chagrin et la haine de Sophie et dans la peur d'Emmanuelle. L'épilogue est totalement inattendu, foudroyant. Autrement dit vous êtes totalement captivé par cette histoire incroyablement terrifiante et le dénouement ne vous soulage pas de l'angoisse qui vous a serré le coeur : le triller par excellence !

Merci aux Editions Sonatine pour cette belle découverte.