POUR L'AMOUR D'UNE ILE

Editions Nouvelles Plumes        336 pages

À la fin de ses études de médecine, Marine décide de retourner vivre sur la petite île bretonne où elle a grandi jusqu'à la mort de ses parents. Mais dans le froid venteux de novembre, l'installation se révèle difficile : les habitants désertent son cabinet et affichent ouvertement leur hostilité. Marine comprend que le secret de cette haine est caché dans le passé de sa famille.

Mon avis :
Ce livre je l'ai ouvert parce qu'un célèbre libraire aux allures de Tintin disait qu'il racontait une époque difficile dans une région rude et belle.

Armelle Guilcher nous conte l'histoire de Marine privée de ses parents, élevé par son grand-père comme son grand frère Yves dans l'île. Marine attachée à sa culture bretonne va, au cours d'une leçon de breton, découvrir une page de l'histoire qu'elle ne connaissait pas. Durant la dernière guerre, les nazis ont poussé la population bretonne à dénoncer les nationalistes. L'adolescente à la découverte de cet épisode restera dans l'incompréhension, les îliens se connaissaient tous, pourquoi personne ne s'est-il élevé contre cela.... 
Elle trouvera son coupable entre répulsion et attirance, vivra son passage à l'âge adulte dans la douleur. Son grand-père se retirera sur le continent avec elle et elle étudiera pour être médecin et revenir sur l'île. Jean-Noël, gamin espiègle et intelligent lui apportera un peu de joie dans ce monde clos où l'on ne fait pas facilement confiance et où l'on s'épie beaucoup.

Ce livre est une jolie découverte d'un monde rude et solidaire à la fois où la confiance se mérite et pour Marine où l'amour se découvre pour peu qu'on s'y autorise... 
Même si ce livre n'était pas celui auquel je m'attendais, je n'ai pas eu envie de le quitter avant son terme, tant je voulais savoir ce qu'il adviendrait de Marine.


LA MEMOIRE DES EMBRUNS

LA MEMOIRE DES EMBRUNS              448 Pages

"Absolument sublime, un des dix livres de l'année" Gérard Collard - Le Journal de la santé.

Mary est âgée, sa santé se dégrade. Elle décide de passer ses derniers jours à Bruny, île de Tasmanie balayée par les vents où elle a vécu ses plus belles années auprès de son mari, le gardien du phare.

Les retrouvailles avec la terre aimée prennent des allures de pèlerinage. Entre souvenirs et regrets, Mary retourne sur les lieux de son ancienne vie pour tenter de réparer ses erreurs.
Entourée de Tom, le seul de ses enfants à comprendre sa démarche, un homme solitaire depuis son retour d'Antarctique et le divorce qui l'a détruit, elle veut trouver la paix avant de mourir.
Mais le secret qui l'a hantée durant des décennies menace d'être révélé et de mettre en péril son fragile équilibre.

Une femme au crépuscule de sa vie. Un homme incapable de savourer pleinement la sienne. La Mémoire des embruns est une émouvante histoire d'amour, de perte et de non-dits sur fond de nature sauvage et mystérieuse.


Mon avis


Mary est âgée, elle souffre d'angine de poitrine, on lui déconseille les émotions fortes. Sa fille Jan essaie de convaincre le reste de la famille de la placer dans un hôpital où elle bénéficiera de soins jusqu'à la fin, ce qui lui permettra de se sentir tranquille. Mary ne l'entend pas de cette oreille. Elle forme le projet de retourner à Bruny, son île, pour se souvenir de ses belles années avec Jack, son mari, gardien du Phare, même si au départ, cette île n'était pas son choix : ce sont ses parents qui l'ont expédiée là, elle a appris à aimer cet endroit sauvage.
Un jour, elle reçoit une étrange visite, on frappe, elle est seule et lorsqu'elle ouvre, elle se fige, l'homme qui est sur le pas de la porte, elle se dit qu'elle l'a déjà rencontré, c'est un vieil homme, qui lui remet un courrier et lui intime l'ordre de dire la vérité… Mary va finir par se saisir de la lettre, la cacher et se répéter que non, ce n'est pas possible, elle ne peut rien dire. Elle va manipuler sa petite fille pour qu'elle l'accompagne dans l'île où elle s'est organisée en secret pour rester.
Son fils Tom est le seul qui la comprenne et n'essaie pas de l'obliger à vivre autrement que comme elle le veut. C'est un homme blessé : il s'est marié, à accepter d'aller passer un an en antarctique pour une expédition qui aurait dû leur permettre de vivre mieux à son retour et de payer les traites de la maison. Sa femme ne l'attendra pas, il tentera de repartir, d'aimer à nouveau et c'est sa quête que l'on suit et l'inquiétude de sa mère de le laisser seul, si elle meurt. Mary va faire son pèlerinage avec le concours d'un jeune forestier Léon, attaché comme elle à l'île, au début il la détestera, elle est comme un fil à la patte, puis il se laissera apprivoiser, ouvrira son coeur et l'aidera à faire son périple.

Karen Viggers vous décrit magnifiquement la beauté des paysages et des éléments : le vent, la pluie, puis les souvenirs qui reviennent à Mary à chaque étape de son voyage dans l'île et finit par vous dévoiler le secret qu'elle porte maintenant comme un fardeau à cause de la lettre. L'auteur vous fait vivre la violence des sentiments de ses personnages, la force de caractère de Mary, sa volonté de faire vivre ses souvenirs puisant dans ses dernières forces… Léon le sauvage, qu'elle va aimer, joli second rôle de cette histoire nostalgique. Un moment de lecture dépaysant et plaisant.


ROLAND EST MORT

Editions Anne Carrière        250 pages


Roland est mort. Les sapeurs pompiers l'ont retrouvé la tête dans la gamelle du chien. Ils viennent enlever le corps et se débarrassent du caniche en le confiant à son voisin de palier, un homme proche de la quarantaine, au chômage, très seul.

Roland est mort depuis une semaine. Son voisin ne le connaissait pas vraiment, mais il aurait dû s’en douter : il n’entendait plus les chansons de Mireille Mathieu, derrière le mur.

Il écope du chien puis de l'urne contenant les cendres du défunt. Que faire de ce lourd héritage chargé de poils et de céramique ?

Le voisin va tout tenter pour s'en débarrasser, mais en a-t-il vraiment envie ?


Ce livre est un ovni. La force des mots, l’immense sensibilité qui s’en dégage font qu’il laisse une trace et qu’on le quitte avec regret.

Mon avis :

C'est vrai, ce livre est un Ovni. La narration d'une vie ordinaire qui va devenir extraordinaire, par la quête pour savoir qui était Roland, de ce pauvre voisin dont on peine à retenir le nom, le connaît-on d'ailleurs.....
Roland est mort, c'est le leitmotiv de cette histoire. Comment Roland est-il mort, seul, ou plutôt non, avec pour seule compagnie celle de Mireille, sa chienne caniche. Mais Roland va envahir la vie de son voisin qui n'était ni prévenu, ni d'accord, d'abord avec Mireille qu'il faut bien casée quelque part, puis avec son urne funéraire affublée d'une mésange bleue. le voisin, la quarantaine bedonnante, chômeur, célibataire, le coeur brisé : elle lui a dit "Je ne t'aime plus" et voilà, l'appartement, le canapé, les films pornos et les visites à Pôle emploi. Addict au campari, son remède à tout. Là vous vous dites "oups trop pathétique cette histoire d'une solitude pas assumée". Vous auriez tort, vraiment, ce livre court est un concentré de sourires à vous coincer les zygomatiques et d'émotions. Une écriture directe comme un uppercut et l'histoire ordinaire devient un parcours initiatique qui devait conduire le voisin au soleil et le verra retrouver sa route à Dieppe !

LA FILLE SECRETE

Collection Folio     480 pages


Lorsque Kavita, pauvre paysanne indienne, enfante pour la deuxième fois une fille, c’est une catastrophe pour son mari et sa famille. Et, la mort dans l’âme, la jeune mère se résout à confier son nourrisson à un orphelinat. De l’autre côté de la terre, aux États-Unis, Somer et Krishnan, médecins tous les deux, elle américaine, lui indien, ne peuvent pas avoir d’enfant. Ils recueillent la fille de Kavita, la nomment Asha, lui offrent amour, éducation et avenir. Un jour, celle-ci, devenue grande, veut connaître ses origines. Sa quête ne sera pas facile et mettra en péril l’équilibre précaire de sa famille. 

Mon avis :


C'est un livre poignant sur la maternité : est-on mère de manière innée ou le devient-on quand un enfant vous est confié par la nature ou l'adoption ? Somer ne peut pas avoir d'enfant et la question de l'adoption s'impose d'elle-même... Krishsnan lui, est né en Inde, il a eu la chance de naître fils de médecin, ses parents l'ont envoyé étudier en Amérique, il se renie un peu, se fait appeler Kris mais au moment du choix, c'est évident ils doivent se rendre en Inde et choisir un enfant indien. En Inde, Kavita et Jasu s'aiment, ils sont nés pauvres et paysans, la naissance est une angoisse, il ne faut pas mettre au monde de filles, surtout pas ! Leur premier enfant sera une fille... Kavita met au monde sa fille et sans un mot son mari la lui arrache, elle ne la reverra pas, on en parlera plus.... La deuxième fois, elle se cache pour accoucher parcourt des kilomètres à pied pour la déposer sauve à l'orphelinat, lui donner un nom Asha et lui offrir la vie une seconde fois. Asha sera adoptée par Somer et Kris, vous l'aurez compris. L'histoire est bouleversante car chacun des deux couples va vouloir le meilleur pour ses enfants....

Aussi émouvant qu"Une vie entre deux océans" primé en 2015, ce premier roman de 2012 restera gravé dans vos mémoires !


L'ASSASSIN QUI REVAIT D'UNE PLACE AU PARADIS


Aux Editions Presses de la Cité                              380 pages


L'Evangile selon Dédé

Après trente ans de prison, Johan Andersson, alias Dédé le Meurtrier, est enfin libre. Mais ses vieux démons le rattrapent vite : il s'associe à Per Persson, réceptionniste sans le sou et à Johanna Kjellander, pasteur défroquée, pour monter une agence de châtiments corporels. Des criminels ont besoin d'un homme de main ? Dédé accourt ! Per et Johanna, eux, amassent les billets.
Alors, le jour où Dédé découvre la Bible et renonce à la violence, ses deux acolytes décident de prendre les choses en main et de le détourner du droit chemin...


Mon avis :

Voilà un livre réjouissant ! Les coachs sont pervertis par l'appât du gain : Per et Johanna ont d'abord foi en l'argent et la naïveté de Dédé le Meurtrier est confondante.... Dès qu'on lui explique que la Bible permet de s'aviner (c'est une interprétation de Johanna), le voilà converti au bien et à l'altruisme. Que de mésaventures pour ces trois là, quelle drôle d'alchimie va s'installer entre eux...

Totalement décalée, cette histoire ne résonne pas par l'absurde bien au contraire et c'est réjouissant de voir l'évolution des personnages et c'est un bienfait que de se laisser porter, sans réfléchir, ou rien qu'un peu... c'est drôle et rafraîchissant !! Je vous le conseille pour les vacances, un bon moment en prévision ! Merci Aux Presses de la Cité de me l'avoir adressé.