CREATURES DU PETIT PAYS - JUHEA KIM

 

CREATURES DU PETIT PAYS

Auteure JUHEA KIM

Aux Editions Presses de la Cité

Entre Pachinko de Min Jin Lee et La Maison aux esprits d'Isabel Allende, un livre à la fois politique et intime. "
Chicago Review of Books
Dans le Séoul des Années folles, une ville énergique et rebelle qui frémit sous le joug de l'occupation japonaise, jeunes courtisanes, aristocrates, soldats et idéalistes se désirent et se déchirent. Jade la gisaeng aime Hanchol, l'étudiant déclassé. Mais c'est Jungho, le chef de bande orphelin, fils d'un chasseur de tigres, qui se révèle son allié le plus fidèle dans un monde en pleine mutation. La grande Histoire et les monstres tapis dans le coeur des hommes leur imposeront à tous un destin parsemé d'écueils...
Avec cette fresque historique d'une grande finesse, Juhea Kim nous raconte, sur près d'un demi-siècle, l'espoir et les tourments d'un peuple qui lutte pour son indépendance.


Mon avis :


L'auteure conte d'une écriture délicate une saga impossible à quitter de l'enfance de Jade à son crépuscule.

Culture, oppression, idéalisme, amitiés, amours, condition des femmes dans un pays occupé, tout est condensé dans ce récit captivant, qui livre l'Histoire de ce petit pays, trop proche de puissances avides de 1927 à 1962.

Au travers des destins de personnages picaresques Jungho le gosse des rues ou Hancol l'aristocrate déchu, de Luna, Lotus, Jade, petites provinciales, vouées à devenir courtisanes au Pays du matin calme, ruiné et affamé par trois guerres successives, Kim Juhea nous offre un roman passionné.

Véritable invitation au voyage, l'auteure nous raconte un pan d'histoire de son pays de naissance, scindé en deux parties depuis la fin de la seconde guerre mondiale par la Russie et les Etats-Unis. 

Ce roman de 500 pages se dévore avec un appétit tigresque : une pépite.

LA FOIRE AUX FIANCES _ Dominique Bouchard

 

La Foire aux Fiancés

Auteur : Dominique Bouchard

Aux éditions Les Escales _ 496 Pages

Paris, octobre 1913. Germaine et Louise se rencontrent sur les bancs de l'école pour la première fois. C'est le début d'une ardente amitié, que vient percuter la Grande Guerre. Les pères s'en vont, les mères restent avec leurs filles. Cette guerre, qui arrache les bras des mains et trouble le regard des hommes donne la nausée à Germaine. Louise, elle, s'enflamme pour la patrie et ses soldats qui risquent leurs vies pour elle. Les années passent, sanglantes. Certains rentrent, d'autres non. C'est l'après, suintant la guerre jusqu'à la moelle.

En 1924, sur l'île de la Grenouillère, à Chatou, on organise une " foire aux fiancés ", afin de former des couples qui " redonneront vie à la patrie ". 

On se regarde, on se frôle, on valse sur Ne bercez pas mon cœur. Les deux amies sont de la fête. Louise attire tous les regards. Surtout celui de Ferdinand, dont la joue barrée d'une cicatrice rappelle que la guerre continue bien après le silence des armes.

Un roman sur une époque hantée, où les fantômes envahissent les retours.


Mon avis :

Dominique Bouchard nous donne à sentir l'atmosphère particulière de cette guerre où les femmes livrées à elles-mêmes ont dû assumer leur rôle de mère, fille, soutien de famille, en l’absence des hommes partis au front, contraintes de regagner leur foyer à l’issue du conflit.

Louise et Germaine, écolières, soudées par une solide amitié voient leur première dispute survenir lorsque leurs pères respectifs sont envoyés au front. Chacune vit cette période terrible de manière très différente : l'une patriote révoltée contre ceux qui remettent en question le nombre de victimes, justifie les combats par la sauvegarde de la nation ; l'autre pacifiste convaincue trouve le prix à payer bien trop élevé.

D'une écriture fluide, descriptive, l'auteure narre la vie quotidienne des femmes obligées de s'extraire de leur foyer pour travailler, la guerre sanglante où les hommes "chanceux" d’avoir survécu, hantés par les horreurs traversées, ne racontent pas.
 
Certaines, à l'issue du conflit, ont du mal à retourner à leurs fourneaux alors qu'elles ont exercé un métier, trouvé une sororité qui les a aidées dans ce tumulte de difficultés. L'abnégation qu'il a fallu à ces femmes pour vivre à nouveau avec des hommes changés, mutiques ou violents.

Tant d’entre eux ne sont pas rentrés. Il faut relancer l’économie, caser jeunes filles ou jeunes veuves éplorées pour encourager la démographie. La Foire aux fiancés : une idée pour redonner de la joie de vivre à ces combattants abîmés, à ces femmes esseulées.

Dominique Bouchard nous conte l'iniquité de la guerre, la place des femmes, leur fragilité face à la violence des hommes, d'une société qui leur nie le droit de vote.

Un roman fort.




MES SOEURS, N'AIMEZ PAS LES MARINS _ Grégory NICOLAS

 

MES SOEURS, N'AIMEZ PAS LES MARINS

Auteur : Grégory NICOLAS

Aux Editions : LES ESCALES

Grand roman d’amour et d’aventure, Mes sœurs, n’aimez pas les marins rend un hommage bouleversant à ces femmes à qui la mer a tout pris et qui ne renoncent jamais.

1942, sur les côtes de Bretagne. Quatre vies entre petits matins calmes et furie des tempêtes. Celles de Perrine et de son fils Jean, qui, en pleine Seconde Guerre mondiale, décide d’embarquer sur un bateau de pêche à seize ans, contre l’avis de sa mère. Puis c’est la rencontre entre Jean et Paulette, le coup de foudre, la naissance de Pierre.
Quand le bonheur semble installé, c’est la mer qui revient pour l’arracher avec violence. Alors un jour, la jeune Paulette décide de briser les chaînes du destin : Pierre, son petit garçon, ne sera jamais marin. Elle l’emmène à l'abri, comme font les louves, aussi loin du rivage que possible. Mais il faut croire que la mer, encore et toujours, a des ruses auxquelles nul ne peut échapper…


Mon avis :

Une histoire d'amour rude, pleine de tendresse qui dépeint une époque pas si révolue. Les femmes des bords de mer continuent d'attendre que la mer leur rende les hommes qu'elles aiment à chaque campagne de pêche, avec la crainte qu'elle ne le fasse pas.

L'auteur offre un roman bouleversant. La mer fascine, nourrit, tue, emprisonne ceux qui se sont laissé porter par elle. La mer est presque mythologique tant sa puissance à captiver ceux qui l'ont respiré est grande.

Femmes de marins, femmes de chagrin ? Perrine a perdu son époux englouti par la mer. Elle prie pour que Jean se détourne d'elle, reprend espoir lorsque Paulette, fille de charpentier, apprivoise Jean. Peut-être que l'amour le gardera à terre ?

Des amoureuses transies de peur pour leurs hommes qui chevauchent la mer par tous les temps pour une maigre pitance trop souvent. L'attente, la peur, la famine, la fierté pour le courage des hommes qu'elles ont choisis en sachant qu'un jour peut-être la mer les leur prendra, tel est le destin de ces femmes : l'attente angoissée, affamée parfois.

La solidarité des autres qui ont eu plus de chance, jusqu'à quand ? La fierté d'avoir résisté dans les temps troubles des guerres. L'amour et la peur qui gainent l'estomac de ces hommes qui ne pourraient pas faire un autre métier malgré les suppliques des femmes de leur vie.

Grégory Nicolas offre un roman bouleversant, vibrant hommage à ces femmes courageuses devenues soeurs dans l'adversité du quotidien, fières et fragiles à la fois.

Merci aux Éditions Les Escales pour la belle découverte de la plume délicate de Grégory Nicolas, qui façonne des personnages captivants, un roman poignant.


SOUS LE SOLEIL DE SOLEDAD _ Laurence Peyrin

 

SOUS LE SOLEIL DE SOLEDAD

Auteure : Laurence PEYRIN

Aux Editions Calmann-Levy

Peut-on encore être heureuse quand on ne s’est jamais aimée ?
Quand les complexes et les avanies de l’enfance vous ont endurcie ?
Quand le monde tel qu’il est devenu vous semble étranger ?
Voici l’histoire de Cassie.
La Floride, de nos jours. Depuis qu’elle est toute petite, tout le monde appelle Cassie par son surnom, Mama Cass, comme la chanteuse pop.
Elle a cinquante ans, elle est complexée par ses kilos, solitaire, désenchantée. Sa vie tourne autour du safari-alligators hérité de ses parents, qui embarque les touristes en aéroglisseur pour observer les merveilles de la nature dans les Everglades.
Elle n’a qu’un ami, Oleg, qui la fait rire et supporte son caractère. Quand elle retrouve sa grande maison vide, le ménage est fait, par Soledad, une Mexicaine âgée qui travaillait déjà pour ses parents.
Un soir, Mama Cass découvre Soledad étendue sur le tapis du salon. Morte. Crise cardiaque. Qui prévenir ? Un peu honteuse, elle se rend compte qu’elle n’en sait rien. En furetant, elle trouve dans un tiroir un mot de Soledad : « Mademoiselle Cassie, quand je serai morte, ramenez-moi chez moi. »
Mama Cass n’est jamais sortie de Floride. Mais elle se sent tenue de respecter ces dernières volontés. Pour la première fois de sa vie, elle va prendre l’avion, et partir pour le Yucatan, à la recherche des origines de Soledad, la Mexicaine aux yeux clairs.

Au cours de son voyage, elle découvrira l’amitié, incongrue, et l’humanité des autres…Et le goût de la vie.


Mon avis :

Laurence Peyrin nous offre une fois de plus un portrait de femmes dans leur époque. 

Pourquoi j'aime lire, comme vous probablement, pour le voyage immobile, l'imagination en vogue au creux des pages que l'on tourne fébrilement pour connaître l'issue de l'histoire qui nous est offerte.

Oui, bien sûr ! mais aussi pour l'humanité des personnages, pour la rencontre avec ceux que l'on n'oubliera pas. Mama Cass-Cassie, Viva vont m'accompagner un moment.

Je suis une fan inconditionnelle de Laurence Peyrin, néanmoins je crois qu'il faut lire le roman sans attente, lui laisser le temps de nous embarquer. 

J'ai apprécié le temps de la découverte de l'univers particulier de Mama-Cass, il permet de tenter de discerner sa complexité entre désamour d'elle-même, sa joie d'accueillir des gens d'un autre horizon pour le plaisir d'explorer d'autres mondes, sans quitter son refuge. Il s'agit bien d'un refuge pour Mama Cass, entourée de quelques hommes dont Oleg, une seule nuit partagée qui ne les a pas séparé mais qu'ils ont eu peur de renouveler. Il y avait tant à perdre. Le Safari avec Senior et les quelques gaillards qui l'entourent devenus sa famille.

Soledad est une ombre discrète dans la vie de Mama Cass. Arrivée 30 ans plus tôt pour pallier l'absence de sa maman lorsqu'elle travaillait au Safari. Mama Cass est restée en périphérie de la vie de cette femme qui a continué à prendre soin d'elle au quotidien après le décès brutal de sa mère. 

Mama Cass se dit qu'elle ne peut pas faire autrement que d'accéder à la dernière volonté de Soledad : la ramener chez elle au Yutacan. C'est le moins qu'elle puisse faire pour elle, même si cela la terrorise de quitter son safari. La rencontre de Viva changera tout ! 

Un roman qui aborde des thèmes chers à Laurence Peyrin : l'estime de soi, la sororité, l'amour, l'émancipation. Cette fois encore l'histoire est touchante, Mama Cass qui découvre Cassie est bouleversante. Elle a pris chair, est sortie de ses pages pour vibrer, s'émanciper, être criante de vérité. 

J'aurais aimé une fin plus happy-end même si... Mais dans la vie tout ne se déroule pas comme on le souhaite, c'est ce qui rend la Cassie de Laurence Peyrin si vivante. 

Merci pour ce joli moment de lecture, je n'ai pas pu quitter Cassie avant de connaître Soledad.


LE FABULEUX CARNET DES COEURS PERDUS - ENOLLA BRUNETTI

 

LE FABULEUX CARNET DES COEURS PERDUS

Auteure : Enolla Brunetti

Aux Editions : JOUVENCE


« Si vous avez trouvé ce carnet, que tout va bien dans votre vie et que vous vous sentez heureux.se, merci de le reposer là où vous l’avez trouvé ! En revanche, si votre vie ne vous satisfait pas pleinement, que vous désirez changer les choses, et que vous êtes prêt.e à vous lancer dans une aventure dont vous ressortirez meilleur.e et plus fort.e, vous pouvez alors vous rendre aux pages suivantes. »

C’est sur ces mots intrigants, que tombe Madolane, après avoir trouvé un carnet dans le tram. Elle qui pensait obtenir les coordonnées de son propriétaire, la voilà face à trois évidences : son couple bat de l’aile, sa relation au travail n’est pas saine et… elle n’a rien à perdre. Elle accueille ce « hasard » de la vie… et la sienne va changer.



Mon avis :


L'appellation "Roman de développement personnel" pourrait en rebuter certains, c'est souvent le cas en ce qui me concerne. Je me suis laissée convaincre par le pitch. Un carnet voyageur pour aider à trouver un chemin lorsque l'on se sent un peu perdu.

Enolla Brunetti nous propose une histoire de sororité, de couple en perdition, qui offre des personnages attachants face à des situations douloureuses. 

Roman primé bien-être 2022, c'est exactement ce qu'il tend à apporter : un mieux-être à un moment où Madolane a besoin d'une respiration pour trouver des solutions. Parfois, un brin idéalisées, les solutions l'éclairent sur le comportement à adopter.

"Les ennuis, c'est comme le papier toilette, on en tire un, il en vient dix" disait Woody Allen. Pour Madolane, Claire, Martin et les autres, après les ennuis ce sont les solutions qui s'enchaînent avec un peu d'investissement et beaucoup de réussite. Néanmoins, l'auteure vous embarque, vous ballote au gré des émotions des personnages, sans vous lâcher la main jusqu'à l'épilogue.

Quelques recettes percutantes, c'est bien là l'intérêt de ce roman pédagogique qui donne à réfléchir sur nos priorités au quotidien, sur nos difficultés à vivre pleinement l'instant présent. La principale : savoir être à l'écoute de soi comme des autres.

Les chapitres courts donne le rythme de l'histoire de Madolane et Claire. Si l'histoire semble idéale, les recettes proposées donnent à réfléchir.

Je remercie Babelio, dans le cadre de son opération Masse critiques, de m'avoir permis de découvrir cette auteure. J'ai passé un très bon moment avec Madolane.

LE CHANT DU SILENCE - Jérôme LOUBRY

 



LE CHANT DU SILENCE

Auteur : Jérôme LOUBRY

Aux Editions Calmann-Levy

IL Y A CE QU’ON VOUS A RACONTÉ, CE QUE VOUS AVEZ COMPRIS,CE QUE VOUS AVEZ TOUJOURS CRU…ET PUIS IL Y A LA VÉRITÉ.

Lundi dernier, le père de Damien s’est jeté du haut de la baie des veuves, cette falaise d’où les femmes guettaient autrefois le retour des bateaux de pêche.

Damien se met donc en route pour régler les funérailles, tentant en vain d’éprouver de la tristesse. Durant l’été 1995, ce père qu’il aurait voulu aimer est devenu un meurtrier, les contraignant sa mère et lui à déménager à l’autre bout de la France car la ville entière maudissait leur nom. Damien n’est jamais revenu. La seule lumière dans ce pèlerinage douloureux est qu’il va revoir Oriane, son amour d’enfance.

Mais arrivé dans le quartier des pêcheurs désormais à l’abandon, Damien découvre dans la parka de son père une photo qui remet tout en question… Et si la vérité sur l’été 1995 était tout autre ?


Mon avis :

"Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve" disait S.Gainsbourg, ce n'est pas en mauve mais de gris que l'auteur teinte son histoire.

Les amitiés à la vie à la mort de trois jeunes gens, l'agonie d'un petit port de pêche, le désoeuvrement de pêcheurs rattrapés par les larmes de sirènes. Une coopérative moribonde, une famille dysfonctionnelle. Voici le décor d'une intrigue passionnante où l'on espère trouver un arc-en-ciel qui ne colorera jamais le ciel de Damien, Gustave et Oriane.

Entre passé et présent, Jérôme Loubry déroule les évènements selon les points de vue de personnages ballotés dans un maelstrom d'émotions fortes comme les tempêtes sur l'océan.

Violences frontales ou insidieuses, ancrées par l'amertume, la peur de l'abandon, nous donnent à voir ce que la somme des choix faits par les protagonistes va livrer comme résultats sinistres.

La vérité aurait-elle pu changer le destin tracé par les volontés de bien faire de  parents si différents ?

Les sirènes seraient-elles plus dangereuses encore lorsqu'elles décident de faire silence plutôt que d'enjôler par leur chant ? En fileyeur d'exception, l'auteur nous prend dans ses filets, nous entraîne au fond de l'âme humaine entre noirceur et soif de couleurs, avec finesse, en ciselant le décor et les mots pour nous balloter dans un suspense omniprésent jusqu'à l'épilogue.

Un roman noir captivant.











LE SILENCE ET LA COLERE _ Pierre LEMAITRE

 Le Silence et la Colère

Auteur : Pierre Lemaître

Aux Editions Calmann-Levy

Un ogre de béton, une vilaine chute dans l’escalier, le Salon des arts ménagers, une grossesse problématique, la miraculée du Charleville-Paris, la propreté des Françaises, « Savons du Levant, Savons des Gagnants », les lapins du laboratoire Delaveau, vingt mille francs de la main à la main, une affaire judiciaire relancée, la mort d’un village, le mystérieux professeur Keller, un boxeur amoureux, les nécessités du progrès, le chat Joseph, l’inexorable montée des eaux, une vendeuse aux yeux gris, la confession de l’ingénieur Destouches, un accident de voiture. Et trois histoires d’amour.





Mon avis :

Dans cet inventaire à la Prévert, Pierre Lemaître pose les jalons de l'histoire d'une époque. La famille Pelletier, Louis et Angèle, François, Hélène et Jean, leurs trois enfants en ce début d'année 1952 vont vivre des évènements mémorables. De la mise en eau d'un barrage, à la chasse aux avorteuses, de la recherche d'un serial killer, à la création d'un nouveau type de consommation.

Pierre Lemaître d'une écriture enlevée, d'un protagoniste à l'autre, nous propose une description documentée de la société, au travers de destins de femmes, Gisèle vendeuse aux conditions de travail indignes, Georgette instrumentalisée par un policier, qui utilise des méthodes douteuses au nom de la loi, pour débusquer des femmes soupçonnées d'avoir avorté. Hélène, journaliste qui doit se faire une place dans un monde d'hommes, Nine qui refuse son handicap. Angèle douce et déterminée au bonheur de sa petite-fille. Geneviève, avide de reconnaissance sociale et de pouvoir.

Ce roman, aux personnages marquants, que l'on découvre alternativement au gré de chapitres enlevés, d'un suspense qui ne s'essouffle pas, est captivant. L'ingénieur Destouches et Jean, sont intrigants mais je ne peux en dire plus sous peine de divulgâcher les intrigues distillées habilement au gré des 564 pages de cette histoire dont les rebondissements nombreux nous embarquent jusqu'à l'épilogue.

Il n'est pas nécessaire d'avoir préalablement lu "Le Grand Monde" pour s'engouffrer dans "Le Silence et la Colère". L'auteur avec une précision d'orfèvre nous offre une fresque sociale et une saga familiale palpitante en soi.

Hâte de découvrir le troisième volet de cette saga.