LES HEURES SOLAIRES - CAROLINE CAUGANT

LES HEURES SOLAIRES
Auteure : Caroline CAUGANT
Aux Edtions Stock - 288 Pages

Alors qu’elle prépare sa prochaine exposition, Billie, artiste trentenaire, parisienne, apprend la mort brutale de Louise. Sa mère, dont elle s’est tenue éloignée


si longtemps, s’est mystérieusement noyée.
Pour Billie, l’heure est venue de retourner à V., le village de son enfance.


Elle retrouve intacts l’arrière-pays méditerranéen, les collines asséchées qu’elle arpentait gamine, la rivière galopante aux échos enchanteurs et féroces, et surtout le souvenir obsédant de celle qu’elle a laissée derrière elle : Lila, l’amie éternelle, la soeur de coeur — la grande absente.


Les Heures solaires brosse le portrait de trois générations de femmes unies par les secrets d’une rivière. Y palpitent l’enfance, l’attachement à sa terre d’origine, l’impossibilité de l’oubli.
Et c’est en creusant la puissance des mémoires familiales que Caroline Caugant pose aussi cette question : les monstres engendrent-ils toujours des monstres ?



Mon Avis :


Bien sombres ces heures solaires. Caroline Caugant nous narre la vie de trois générations de femmes, leurs amours, leurs secrets. Quelques longueurs avant d'entrer vraiment au coeur du récit mais cela vaut la peine de s'installer au bord de la rivière de V.

Adèle, Louise, Billie, trois générations d'amoureuses. Le village de V. pour écrin. C'est là que s'écoule la rivière immuable qui abrite les culpabilités, les regrets, les dessous de leurs histoires. L'eau qui nettoie, tue, efface. Tel Léthé, une rivière de l'enfer pour témoigner du passé.

Billie, amoureuse intermittente, coupable à temps plein d'un crime qui n'en est pas un. Louise héritière du journal d'Adèle, de sa culpabilité. Ces lignes, fils ténus qui occupent l'esprit et gangrènent l'avenir. 

Cette fresque familiale a quelque chose de dramatique, chacune de ses femmes ayant vécu passionnément des heures solaires, lumineuses, puis sombres au coeur de V. 

À l'acmé du roman, l'auteure nous embarque dans la quête de Billie pour comprendre cette mère perdue, qu'elle n'a jamais appelé autrement que Louise, fuie à 17 ans. La place de "l'Oncle Henri", son retour dans sa vie.
D'aller-retour dans la vie de Louise et Adèle, Bill va grandir devenir pleinement Billie. Femme capable de choisir comment vivre ou non son amour avec Paul.

Caroline Caugant impose son tempo à trois temps. Une valse pour nous emporter dans ce voyage initiatique qui permet désormais à Billie, de créer, choisir, aimer. De comprendre son héritage, de se l'approprier, de donner une place à chacun.

On se laisse captiver, flotter dans les eaux tumultueuses du récit de ses femmes animées par la recherche du bonheur. Un roman sensible pour évoquer la filiation mère-fille, le poids des non-dits, le modèle. Louise était mère et femme. Billie le découvre au gré de la plume enveloppante, captivante de l'auteure. La rivière tumultueuse de V. denoue les fils du passé, a quelque chose de mystique, berceau des secrets. Elle s'adoucit pourtant au fil des révélations.


Une belle découverte offerte par la collection Arpège des Editions Stock. Premier roman prometteur de Caroline Caugant sélectionné par les 68 Premières Fois.



Ma B.O du roman :


Beethoven Symphony No3 Eroica


Sélection 2019