mercredi 29 octobre 2025

CHRONIQUE DE LA MARIÉE DE LA FOSSE de Mélodie MILLER


 LA MARIÉE DE LA FOSSE

Autrice : Mélodie Miller

Auto Édition

Thriller psychologique
Et si les monstres se terraient dans les vieilles pierres ?
Tonnerre, Bourgogne - 1993
Le corps sans vie d’Agnès, 13 ans, est retrouvé dans les eaux glacées de la mystérieuse fosse Dionne. Après enquête, la justice conclut à un tragique accident. Dossier classé.
Tonnerre - 2025
Un randonneur découvre une femme noyée dans la fosse Dionne. Personne ne semble la connaître. Pas de papiers. Juste une robe de mariée flottant dans l’eau.
Et le même voile blanc porté par Agnès, trente ans plus tôt.
Simple coïncidence, mise en scène macabre ?
Dans ce huis clos à ciel ouvert, les soupçons rampent comme du lierre sur la pierre.
Et si chacun avait quelque chose à cacher ? Et si tout le monde mentait ?
Entre secrets étouffés, mémoire noyée et vérités troubles, les questions se bousculent :
Qui a tué Agnès ? Qui est cette nouvelle mariée de la fosse ?
Et si, au fond, la fosse était vraiment maudite ?
La mariée de la fosse est un polar glaçant, inspiré de faits réels.
« Un suspense haletant entre mémoire enfouie, poids des non-dits et drames sociétaux. »
« Mélodie Miller aime faire frissonner ses lecteurs avec des histoires où le passé empoisonne le présent, où les secrets deviennent des armes. Après Nuit et Le Serment, elle revient avec un roman époustouflant à la croisée du true crime et du thriller sociétal. »

Mon avis :

Ce roman est né d’une rencontre : celle entre l’émeraude sertie de pierres de la Fosse Dionne et l’autrice. Une rencontre que j’ai faite moi aussi, dans le même état de sidération, devant ce décor ensorceleur où l’eau mystérieuse semble veiller au creux de la ville de Tonnerre depuis des siècles.

Dans ce thriller psychologique, point de détails gore, mais une montée en puissance d’un suspense aussi élégamment déployé qu’un motif de dentelle de Calais. Le va-et-vient entre passé et présent nous fait découvrir les personnages au fil des pages, nous entraîne dans des pistes crédibles qu’il faut abandonner dès le chapitre suivant.

Le roman repose sur une double temporalité : deux meurtres, à trente ans d’écart, dans le même lieu, avec la même mise en scène. Une adolescente en 1993, une femme en 2024. Toutes deux retrouvées noyées dans la fosse Dionne, vêtues d’une robe de mariée. Le passé ressurgit, et avec lui les secrets enfouis.

Le personnage d’Anna Blanchard m’a particulièrement touchée. Jeune stagiaire devenue rédactrice en chef, une rareté en presse quotidienne régionale. Les éléments de décor du journal local m’ont fait sourire : il y a longtemps que les rédactions ne sentent plus le tabac froid et la sueur. Ce ne serait plus politiquement correct. Aujourd’hui, des acronymes comme HSE (Hygiène, Sécurité, Environnement) ont remplacé ces vieux souvenirs.

Face à elle, Julien, gendarme impliqué, tenace. Ensemble, ils forment un duo d’enquêteurs atypique mais complémentaire, chacun apportant son regard sur les faits, ses intuitions, ses failles. Anna fouille les archives, le gendarme interroge les vivants. Tous deux cherchent à faire parler les silences.

Entre Agnès et Camille, quel psychopathe, tristement familier dans l’histoire du département de l’Yonne, a pu croiser la route de ces jeunes filles ?
Innocentes ? Peut-être pas tout à fait.

Plus qu’un thriller, Mélodie Miller nous invite à réfléchir sur des thèmes de société omniprésents dans l’actualité : le harcèlement, l’emprise, l’accompagnement des vétérans au retour de théâtres de guerre.
Le silence.

Un silence assourdissant, prétexte à un sort funeste pour celles et ceux qui voudraient le briser.

Dans ce récit haletant, l’autrice nous embarque dans une folie meurtrière qui ne prend pas sa source dans l’eau vivace de la Fosse, mais dans les méandres de la construction de quelques jeunes gens privés de l’essentiel : de l’intérêt et de l’amour.

Ce n'est pas la fosse qui est maudite. Ce sont les secrets qui s'y cachent.

Ce roman est un accrolivre, impossible à lâcher avant l'épilogue.



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