LA MAISON DES HAUTES FALAISES
Karen Viggers Aux éditions Les Escales 423
pages
Hanté par un passé douloureux, Lex Henderson
part s'installer dans un petit village isolé, sur la côte australienne. Très
vite, il tombe sous le charme de cet endroit sauvage, où les journées sont
rythmées par le sac et le ressac de l'océan. Au loin, il aperçoit parfois des
baleines. Majestueuses, elles le fascinent.
Peu de temps après son arrivée, sa route croise
celle de Callista, artiste passionnée, elle aussi blessée par la vie. Attirés
l'un par l'autre, ils ont pourtant du mal à se comprendre et à laisser libre
cours à leurs sentiments. Parviendront-ils à oublier leurs passés respectifs
pour guérir et faire de nouveau confiance en la vie ?
Dans la lignée de La Mémoire des embruns, ce
roman tout en finesse est une véritable ode à la nature et à son admirable
pouvoir de guérison.
"La Maison des hautes falaises est
une histoire émouvante et inoubliable de cœurs brisés allant à la découverte
d'eux-mêmes, faisant face à leurs démons et à un avenir incertain." The
Australian
Mon avis :
Hanté par un drame familial, Lex Henderson,
journaliste reconnu, fuit la ville et les événements douloureux qu'il y a vécu
pour s'installer dans une maison isolée face à la mer sur la côte australienne.
Noyer son chagrin dans l'observation des baleines et l'alcool deviennent ses
activités favorites. Son intégration est compliquée par l'histoire de la maison
et de ses anciens occupants : les Wallace.
Les Wallace : Le grand-père, chasseur de
baleines, a épousé Beryl après son veuvage et celle-ci a vendu la maison à sa mort.
Jimmy, son fils, propose des ballades pour observer les baleines aux touristes,
comme une forme de résilience face aux massacres perpétrés par ses ancêtres.
Jordi, pompiste, marginal qui ne s'est jamais remis du suicide de sa compagne,
comment le pourrait-il ? Il n'a jamais compris son geste. Il est un soutien
sans faille pour sa soeur, Callista.
Peu de temps après son arrivée, le chemin de
Lex croise celui de Callista, artiste peintre, passionnée, vivant en marge du
village. Ces deux là se reconnaissent, sans le savoir, dans leur tristesse et
leur douleur.
Au delà de cette histoire d'amour compliquée,
Karen Viggers dépeint un environnement sublimé par les baleines. Celles-ci
tiennent un rôle prépondérant dans l'histoire ainsi que la vie des Wallace,
typique de celle des chasseurs de baleines. S'ensuit une réflexion sur la
dureté de la vie à l'époque où la chasse était réalisée par des hommes qui
risquaient véritablement leur vie pour l'huile. Sur les réactions des hommes
qui veulent les sauver à tous prix même lorsque la cause est perdue, comme lors
de ce sauvetage improvisé, magnifiquement décrit, où l'issue est
malheureusement inéluctable, où les hommes s'acharnent pourtant. Mais comment
ne pas s'émouvoir de voir cet animal majestueux échoué et ne pas tout tenter
pour sa survie.
C'est aussi l'histoire d'un couple naissant qui
n'a pas suffisamment avancé dans le deuil pour savoir communiquer, se libérer
du poids de la culpabilité. Suis-je responsable ou non ? Ce chemin de
l'acceptation, sauront-ils le faire à temps, pour laisser s'épanouir cet amour
naissant ?
Ce livre est plus qu'une histoire d'amour,
c'est une ode à cette partie de l'Australie et aux mammifères marins qui
longent les côtes tous les ans dans toute la beauté de la nature qu'elle soit
calme ou déchaînée. Un voyage dépaysant à faire absolument !
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