LA MAUVAISE HERBE Yves MONTMARTIN

 

LA MAUVAISE HERBE

Auteur : Yves Montmartin

Autoédition, 250 pages

Restée seule au milieu du jardin, la petite fille s’est relevée. Il ne lui reste plus qu’un ou deux mètres de terrain à travailler. Elle se rappelle les paroles de son père : «les mauvaises herbes, il faut les déraciner. Une fois que tu as bien supprimé les racines, la plante ne repousse plus, elle est morte à jamais».

Elle ne se doute pas que dans son cœur commence à germer une graine de mauvaise herbe; elle ne sait pas à ce moment précis qu’elle aussi, un jour, elle sera déracinée.

D'Alger à la banlieue lyonnaise, ce roman raconte le destin tragique d’une jeune femme algérienne, qui petite fille rêvait d’indépendance et de liberté et qui va se retrouver emprisonnée par le poids des traditions et de la religion.


Mon avis


Yves Montmartin nous offre un voyage au coeur de l'enfance d'Amira et Loubna. Deux petites filles choyées.

Dans une société patriarcale, leur destin est tracé, elles se marieront, auront beaucoup d'enfants et seront heureuses de les voir grandir. Mais l'une est artiste, rêve des beaux-arts, l'autre aime les mots, se rêve professeure.

Professeure de français, rien de moins. Évidemment, Les parents d'Amira croient en elle, mais il ne faudrait pas devenir une "périmée" comme tante Nour. Une de ces femmes rebelles qui refusent le mariage. Devoir porter le poids des regards en coin, des méchancetés dites à mi-voix. Non. N'est-ce pas le plus beau cadeau du monde que de porter un enfant ?

L'auteur vous capte dès les premières pages avec la tendresse de ce père qui partage son savoir potager avec sa "princesse", quand ses frères préfèrent aller s'amuser au foot. 

Au fil des pages que l'on tourne sans y penser mais le coeur accroché aux vies d'Amira, de Loubna, on sourit, on pleure, on croit parce que ce ne serait pas juste, que tout va bien se passer. 

Je tiens à remercier Yves Montmartin de m'avoir proposé de lire son roman. L'histoire ordinaire de ses femmes extraordinaires qui lâchent prises par amour pour leur famille, pour leur croyance en l'avenir, leur amour démesuré pour leurs enfants m'a ramené à des souvenirs personnels, des odeurs, des rires de femmes dans la cuisine, le couscous qu'on partage, le miel qui coule avec les larmes trop souvent. Les regards qui caressent le sol lorsqu'un homme entre. 

L'auteur essaime des métaphores subtiles qui mènent tout droit au dénouement qu'il vous faudra découvrir. La délicatesse des descriptions, des atmosphères vous obligera à tourner les pages pour embrasser le destin de femmes modernes qui grandissent comme des mauvaises herbes sur le terreau de la tradition.

Lorsque la galerie de personnages du TER de ce matin froid m'a rappelé ma banlieue lointaine, l'insouciance des parties de cartes qui permettent au paysage de défiler plus vite, j'ai cru à l'impossible et je vous en veux terriblement de m'avoir ramené à la réalité ! Mais que d'Amour dans ce roman pour ces femmes courageuses, belles à tout jamais.

Ce roman est à lire pour toutes les Nadia, Amira, Loubna, Nour de la terre qui croient à la liberté pour leurs filles, demain. MERCI.



Ma B.O du roman

Tu es mon autre 

Lara Fabian-Maurane


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