Autrice ELAINE CASTILLO
Aux Editions La Croisée - 552 pages
Quand elle arrive dans la baie de San Francisco après a voir fui les Philippines, son pays natal, Hero refuse d'evoquer ce qui lui est arrivé. Au coeur de la Californie, c’est toute une communauté d’expatriés qui va l’accueillir : jeunes adultes, enfants, employés de restaurants, salons de beauté, qui se sentent ni tout à fait américains, ni tout à fait philippins. Parmi eux, Hero tombe amoureuse de Rosalyn, et son passe resurgit malgre elle…
Entre La Vie breve et merveilleuse d’Oscar Wao de Junot Diaz et les Chroniques de San Francisco d’Armistead Maupin, Nos coeurs si loin est un premier roman lumineux et profond sur l’amour sous toutes ses formes, sur les exactions d’un régime politique et le pouvoir salvateur des communautés - de sang ou de coeur.
Mon avis :
Ce roman est difficile à aborder, un peu trop dense à mon goût. Pourtant les portraits de femmes proposés par l'autrice : Hero, Paz, Roni, d'âge différents, bel et bien liées par ce destin d'expatriées sont poignants.
Le traumatisme vécu par Hero, Paz, s'imprime à la génération suivante sans que rien ne puisse l'empêcher. Beaucoup d'humanité dans ce roman choral. L'écriture est intense, les questionnements nombreux car même si la communauté permet un sentiment d'appartenance, tous ces gens ne sont plus vraiment Philippins et pas Américains.
Même si pour la plupart d'entre eux, c'était une question de survie, le déracinement est une blessure indélébile. L'autrice nous touche en nous faisant traverser le temps, celui du passé aux Philippines et du présent en Amérique avec ses difficultés d'intégration, la langue qui émaille les conversations à la maison, la double culture à construire dans une ville cosmopolite nous éclaire sur les difficultés d'une communauté qui doit trouver sa survie dans des petits boulots.
L'autrice nous permet d'entrevoir les Philippines, la dictature, le multiculturalisme, l'importance des communautés pour les expatriés, la sauvegarde de l'amour.
Toutefois, je n'ai pas trouvé la référence avec les chroniques de San Francisco pertinente. Le roman aurait mérité d'être élagué d'un nombre trop important de personnages pour rendre de la lisibilité au destin de Hero.
Je remercie l'opération Masse Critique de Babelio de m'avoir permis de découvrir la plume d'Elaine Castillo.
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