samedi 22 octobre 2022

CREDIT ILLIMITE _ NICOLAS REY

 CREDIT ILLIMITE

Auteur : Nicolas REY

Editeur : Au Diable Vauvert

Diego Lambert n’a plus le choix. Il doit licencier quinze salariés de l’usine de son père s’il ne veut pas finir sur la paille. Mais rien ne va se dérouler comme prévu, jusqu’à l’irréparable.

Dans cette fiction d’une ironie féroce et d’une beauté nouvelle, Nicolas Rey invente le crime parfait !









Mon avis :


Diego Lambert est un adulescent de 49 ans, fauché, endetté jusqu'au cou alors, après avoir usé de toutes les stratégies pour vivre sans travailler, le voici face à son père.


Antonia Lambert lui propose un deal : d'accord pour lui remettre 50 000 euros à la condition qu'il prenne la place d'une DRH en dépression pour faire le sale boulot : virer 15 personnes d'une entreprise du nord de la France dans le giron du groupe créé par son père.


Diego est un dilettante, charmeur, menteur un brin fainéant, sauf pour faire cogiter son cerveau à trouver des subterfuges pour vivre sans travailler. Il n'est pourtant pas l'être totalement amoral que l'on pourrait imaginer. Non. Contraint, il accepte pour l'argent de relever le défi de rencontrer personnellement la quinzaine de salariés désignés pour l'aller simple au chômage. Il va prendre le temps de les écouter, de tenter de comprendre pourquoi il doit les sacrifier. 


Une galerie de personnages touchants, parfois pathétiques que Diego va apprendre à connaître. Un couple fusionnel, un homme que seul le travail fait se lever le matin pour voir les copains, un sale type qui bat sa femme... Tous ont construit une part de l'histoire de l'entreprise pas en si mauvaise posture que cela. Pourquoi dans ce cas sacrifier ces salariés loyaux pour la plupart ?


Diego est un amoureux contrarié. La femme qui occupe toutes ses pensées est sa thérapeute. Il ne peut donc pas se déclarer, d'abord pour cette raison ensuite parce que l'élue de son coeur est mariée. Pourtant il va lui écrire la plus belle déclaration qui soit : "Parce que la vérité, Anne, c'est que vous êtes ma confidente, ma meilleure amie, mon sourire, mon est, mon ouest, mon impératrice et mes incroyables rêves de sieste... Mais je vous aime surtout pour la femme que vous êtes. Pour vos détails. J'adore lorsque vous reculez votre siège et que vous croisez vos jambes, je jubile lorsque vos mains jouent avec vos lunettes, lorsque vous attachez vos cheveux à la fin d'une séance avec une grâce infinie"...


Nicolas Rey nous offre un roman acidulé à souhait entre satire sociale, polar de série B un peu fou, qui vous colle les zygomatiques en position haute. Des chapitres courts, un récit enlevé à l'humour so british et un finish en happy end déconcertant.


Il ne faut pas faire l'économie de s'aventurer dans l'univers inclassable, déjanté de l'auteur qui pose la question intemporelle et universelle : l'argent fait-il le bonheur ? Bien mal acquis ne profite-t-il vraiment jamais ? 

Un petit bonheur de lecture !


 


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