là où chantent les écrevisses _ Delia Owens

 Là où chantent les écrevisses

Auteure Delia Owens

Aux éditions POINTS - format poche 461 pages

Pendant des années, les rumeurs les plus folles ont couru sur « la Fille des marais » de Barkley Cove, une petite ville de Caroline du Nord. Pourtant, Kya n'est pas cette fille sauvage et analphabète que tous imaginent et craignent.
A l'âge de dix ans, abandonnée par sa famille, elle doit apprendre à survivre seule dans le marais, devenu pour elle un refuge naturel et une protection. Sa rencontre avec Tate, un jeune homme doux et cultivé qui lui apprend à lire et à écrire, lui fait découvrir la science et la poésie, transforme la jeune fille à jamais. Mais Tate, appelé par ses études, l'abandonne à son tour. La solitude devient si pesante que Kya ne se méfie pas assez de celui qui va bientôt croiser son chemin et lui promettre une autre vie. Lorsque l'irréparable se produit, elle ne peut plus compter que sur elle-même...


Mon avis :

Je ne vais pas révolutionner le monde des lecteurs avec cet avis. Des milliers de lecteurs ont d'ores et déjà dit combien ce roman était un hymne à la nature porté par une héroïne inoubliable.

Cependant lorsque l'on a la chance d'avoir entre les mains un roman qui vous embarque par sa poésie, sa dureté, son humanité, impossible de n'en rien dire !

La couverture a accroché mon regard et je ne m'en suis pas détournée, intriguée par le synopsis. Une gamine livrée à elle-même au coeur de ce qui s'apparente à un bayou, un marais à la faune épanouie qui permet à de pauvres hères de survivre. 

Ce qui frappe c'est d'abord la candeur de Catherine Danielle Clark dont l'espoir s'accroche à un bout de chemin au bord duquel a disparu sa mère un beau matin. Kya n'est pas scolarisée, elle vit dans le marais, collectionne les plumes et coquillages de toutes sortes. Observe avec une admiration sans bornes la nature qui l'entoure. Elle apprend la reproduction, les migrations, le nichage, la vie tout simplement qui constitue son décor.

De temps à autre son monde est troublé par des gamins du village d'à côté qui viennent pêcher, se baigner, jouer à se faire peur en tentant d'approcher la fille du marais comme on la surnomme sans aménité.

Puis l'enfant s'épanouit à son tour pour devenir une bien jolie jeune femme. Pourtant, elle n'est toujours pas accueillie par la communauté locale, pas comprise, jugée incapable de s'adapter à un monde qui ne lui avait pas même entrouvert la porte.

Kya va découvrir la méchanceté, la bêtise du monde bien-pensant où les ouailles vont à l'église mais refusent de tendre la main à une gamine livrée à elle-même. Prompt à juger plutôt qu'à porter secours. Il y eut tout de même l'épicière, Jumping et Mabel pour veiller sur elle.

Ce roman est un hymne à la nature en effet, un polar qui tient en haleine entre suspense et poésie de l'écriture. Un hymne à l'apprentissage hors des sentiers battus, à la volonté viscérale de Kya de s'en sortir malgré l'adversité.

J'ai dévoré ce roman. Kya sera une des héroïnes de mon coeur comme la Marianne de Mme Giebel, des femmes malmenées par la vie dont on n'oublie pas la lumière et la force.

Ne vous privez pas de ce moment hors du temps, de quelque 400 pages si vite avalées qu'on pose le roman à regret.


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